Constitution de la première société savante française en informatique, la SIF

Économie

La Société des personnels des enseignants et chercheurs en informatique de France (Specif) n’est plus, elle vient de modifier ses statuts et a changé son nom en Société informatique de France. La décision a été votée lors d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue le 31 mai dernier. La nouvelle structure doit assurer « la promotion de l’informatique, en tant que discipline scientifique, de son enseignement et de sa recherche ». Son président est Colin de La Higuera, professeur à l’université de Nantes, qui souhaite solliciter la reconnaissance d’utilité publique …

Depuis septembre 1985 l’association Specif oeuvrait essentiellement dans le secteur du supérieur pour « développer les échanges entre les établissements d’enseignement de l’informatique, les organismes et laboratoires de recherche et le monde socio-économique ». Sa mission consistait ainsi à « favoriser, par la formation tout au long de la vie et la recherche, l’évolution professionnelle des acteurs, publics ou privés, du secteur » et à « oeuvrer à ce que l’informatique et les sciences du numérique contribuent au développement économique et social ».

Réunis en assemblée générale extraordinaire, les membres de l’association ont décidé (à 131 voix pour, 11 voix contre et 2 abstentions) de nouvelles orientations, d’abord en changeant de nom pour devenir la SIF, ou « Société informatique de France » et en se constituant en société savante. Parmi les premières mesures concrètes prévues, la mise en place d’un « conseil scientifique avec ceux qui en France sont reconnus dans le monde de l’informatique, pour émettre des avis et se positionner comme force de proposition », indique son président Colin de La Higuera.

Une situation sectorielle paradoxale

Le secteur de l’informatique vit une situation paradoxale, ne manque pas de rappeler Colin de La Higuera, avec « 60 000 chômeurs informaticiens, y compris de longue durée, et dans le même temps un besoin de 60 000 informaticiens ». Pour son association, le problème se pose dès le scolaire et se poursuit au niveau du supérieur « avec des étudiants qui arrivent comme des analphabètes du numérique même si le B2i montre qu’ils savent un peu utiliser les logiciels ». Même si l’option « informatique et sciences du numérique » prévue en terminale scientifique dès la rentrée 2012 va « dans le bon sens », il reste à imaginer « sous les hospices de l’académie des sciences, à un curriculum complet d’informatique ».

« Fût un temps où on pouvait se permettre de savoir vaguement utiliser un tableur et un traitement de texte avec quelques-uns, les informaticiens, qui suffiraient pour faire tourner la machine informatique », analyse Colin de La Higuera. Mais « ce modèle disparaît avec une informatique omniprésente, des smartphones largement diffusés et des logiciels utilisés tout le temps. Il n’est plus raisonnable de dire à un élève qu’il doit d’abord passer son baccalauréat et faire cinq ans d’études pour programmer une application dont il a besoin ».

Pour Colin de La Higuera, il faut en particulier que les étudiants de disciplines comme les sciences humaines « aient accès à l’informatique pour par exemple savoir créer une simulation : les démarches d’informaticiens doivent être présentes, et si cela est utile pour l’industrie qui trouve des profils plus intéressants alors tant mieux. L’informatique est aujourd’hui un enjeu de société. »

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