L’installation au Palais Brongniart de l’École européenne des métiers de l’internet (EEMI) a été largement médiatisée par ses fondateurs, Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic et président du fonds d’investissement Jaïna Capitals) et Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com). Dans la foulée d’autres formations sont proposées pour un secteur qui promet de nombreux emplois et des perspectives de carrières alléchantes. C’est le cas de Supdeweb, nouvelle école supérieure proposant des formations de niveau bachelor en trois ans et qui accueillera sa première promotion le 15 octobre prochain. Pour le groupe Mediaschool, qui porte le projet, il s’agit aussi d’affirmer une identité propre et une démarche novatrice…
Le groupe Mediaschool était connu pour son école de communication ECS et son ‘école de journalisme IEJ. Il faudra maintenant compter avec Supdeweb, nouvelle école dédiée aux métiers de l’internet et conçue à partir du « constat que le numérique est un secteur en pleine croissance, qui ne connaît vraiment pas la crise », fait valoir sa directrice Alexia Moity. Pour elle, la spécificité de Supdeweb tient au savoir-faire de Mediaschool, groupe spécialisé dans les médias et la communication. Un élément différenciant par rapport aux offres existantes, en particulier l’EEMI ou l’école des Hautes études des technologies de l’information et de la communication (Hétic), structure conjointe au groupe École centrale d’électronique (ECE) et au groupe Centre international de formation à l’audiovisuel et de production (Cifap).
Entre des projets issus du monde des start-ups et du mondre des ingénieurs en informatique, avec un focus clairement mis sur les compétences mathématiques, Supdeweb joue la carte généraliste en cherchant à former « sur tous les métiers du web ». A une première année généraliste, et commune à tous les étudiants, suivent deux années de spécialisation selon trois catégories : la technique (pour devenir développeur, flasheur, webdesigner, webmaster, ergonome, etc.), « la création et le management de contenus » (pour devenir community manager, créatifs, etc.), le business et le marketing. « Il faut comprendre que les uns travaillent avec les autres, tout est lié dans l’univers web », souligne Alexia Moity.
Un comité de pilotage avec des personnalités
C’est que « travailler sur le web ne s’improvise pas, cela fait appel à des techniques qui s’acquièrent », fait valoir Alexia Moity. De fait, les acteurs du secteur du numérique, connues pour leur dynamisme et leur stratégie d’innovation permanente, peinent à recruter les profils en phase avec leurs plans de développement. « On se rend compte que les entreprises éprouvent des difficultés à trouver les compétences : il existe un besoin de formation car les métiers se professionnalisent de plus en plus », analyse-t-elle.
Le recrutement des élèves se fait à partir du niveau bac, mais « 70 % ont plus de 20 ans et sont souvent passés par l’université, ils ont une maturité sur leur réflexion de carrière ». Le parti pris affiché est d’apprendre aux élèves à s’adapter « en développant un maximum leur curiosité et leur sens de l’analyse » par rapport aux innovations. L’école proposera des cours de « veille sur l’actualité et sur l’innovation », mais aussi des cours d’introduction à la gestion ou encore au droit (sur le numérique ou la propriété intellectuelle par exemple).
Les classes culmineront à 30 élèves maximum, à raison de trois classes pour la première année, puis de quatre mois de stage obligatoire pour la deuxième année, la troisième année étant suivie en alternance avec quatre jours en entreprise et un jour à l’école par semaine. L’école n’aura pas de professeurs titulaires, mais uniquement des intervenants professionnels du monde du numérique. Un comité de pilotage est en place, avec des personnalités comme Jean-Marc Tasseto, directeur général de Google France, des entreprises comme SFR, Disney, SNCF, Bolloré, Canal+, etc. Pour Alexia Moity, le constat est clair : « dans 5 à 10 ans une dizaine d’écoles » devraient exister autour des métiers du web.